- rapatrier
-
1 ♦ (1603) Vx fam. Réconcilier. Rapatrier deux amis qui étaient brouillés.2 ♦ Mod. Assurer légalement le retour de (une personne) sur le territoire du pays auquel elle appartient par sa nationalité (⇒ rapatriement). Elle s'est fait rapatrier par le consulat français. Rapatrier des prisonniers de guerre.♢ Écon. Rapatrier des capitaux exportés.⊗ CONTR. Déporter, exiler.rapatrierv. tr. Faire revenir (qqn) dans son pays, dans sa patrie. Rapatrier des exilés.|| Par ext. Rapatrier des oeuvres d'art.⇒RAPATRIER, verbe trans.I. — Vx. Réconcilier. Si tu m'aimes, tu me disculperas en rapatriant les deux tourtereaux (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 241). — Emma!... maman!... s'écriait Charles pour les rapatrier. Mais elles s'étaient enfuies toutes les deux dans leur exaspération (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 31).— Empl. pronom. réfl. Ne voulez-vous pas vous rapatrier avec lui? (Ac. 1798-1878).II. A. — [Le compl. désigne une pers.] Réinstaller quelqu'un dans sa patrie. À Londres, elle [l'Internationale] avait sauvé les mineurs d'une houillère, en rapatriant à ses frais un convoi de Belges (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1348). Des citoyens ou des étrangers qui ont racheté, soigné et rapatrié des captifs (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 465). C'est au consul qu'il appartient d'aller extraire de geôle un marin en goguette, ou de rapatrier un de ses ressortissants tombé dans l'indigence (CHAZELLE, Diplom., 1962, p. 42).— P. ext. Réinstaller chez soi ou dans un lieu donné. Je voudrais bien, ma cure (...) terminée, continuer mon traitement à l'hospice longtemps, puis me faire rapatrier pour Broussais ou Saint-Antoine (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1889, p. 40).— Empl. pronom. réfl. Atteint d'une tumeur arthritique à la jambe droite, il dut [Rimbaud] se rapatrier au plus vite en vue d'être soigné comme il fallait (VERLAINE, Œuvres posth., t. 3, Prose, 1896, p. 173).B. — [Le compl. désigne une chose] Faire rentrer dans le pays d'origine. Rapatrier une voiture accidentée. La plupart des nations créditrices cherchèrent de 1930 à 1939 à rapatrier leurs capitaux placés à l'étranger chaque fois qu'elles étaient en mesure de le faire (Univers écon. et soc., 1960, p. 40-7):• ... les mesures, prises trop tard et dans un mauvais contexte politique et psychologique, ne réussissent ni à contenir la hausse des prix dans des limites convenables ni à faire rapatrier l'or.LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 472.Prononc. et Orth.:[
], (il) rapatrie [-
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1456-67 repatrier « renvoyer dans son pays » (Les Cent Nouvelles Nouvelles, 42, 32, éd. F. P. Sweetser, p. 284); 1611 rapatrier (COTGR.); 1762 verbe réfl. « revenir dans sa patrie » (J.-J. ROUSSEAU, Émile, V ds LITTRÉ); 2. 1603 verbe réfl. rapatrier « se réconcilier » (LAFFLEUR DE KERMAINGANT, Mission de Harlay de Beaumont, pièces justificatives, 64 ds Fonds BARBIER); 1611 verbe trans. « réconcilier quelqu'un » (COTGR.). Empr. au lat. médiév. repatriare (dér. de patria « patrie » et du préf. re- marquant le retour en arrière) « rentrer dans sa patrie » (SOLIN, IIIe s.; ST AMBROISE, IVe s. ds BLAISE Lat. chrét.), avec changement du suff. re- en ra-. Fréq. abs. littér.:40.
DÉR. 1. Rapatriable, adj. [Corresp. à supra II A] Qui peut être rapatrié. Un convoi de grands blessés et de tuberculeux rapatriables par la Suisse (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 240). Empl. subst. Lorsque les autorités médicales allemandes (...) reconnaissent qu'un prisonnier malade ou blessé est dans un état de santé justifiant sa réforme, il est inscrit sur la liste des rapatriables (L'Œuvre, 3 mars 1941, p. 1, col. 5). — [].— 1re attest. 1941 id.; de rapatrier, suff. -able. 2. Rapatriage, subst. masc., vx. Réconciliation. Synon. rapatriement (v. ce mot I). Depuis leur rapatriage, ils vivent fort bien ensemble (Ac.). Le jour de notre dîner de rapatriage avec Zola chez Charpentier (GONCOURT, Journal, 1888, p. 765). — [
]. Att. ds Ac. dep. 1762. — 1re attest. 1668 (MOLIÈRE, Amphitryon, 1431); de rapatrier, suff. -age.
BBG. — ANDERER t. 2 1981, p. 351. — POHL (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 300 (s.v. rapatriage).rapatrier [ʀapatʀije] v. tr.ÉTYM. V. 1462, au sens 2; de re-, et patrie.❖1 (1603). Vx, fam. Réconcilier. || Rapatrier deux amis qui étaient brouillés. — Pron. || Se rapatrier : se réconcilier.0 Mais n'y aurait-il pas moyen de se rapatrier ? La faute que vous avez commise est-elle si impardonnable ?Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 437.2 Mod. Assurer le retour de (une personne) sur le territoire du pays auquel elle appartient par sa nationalité, conformément aux dispositions légales. ⇒ Rapatriement. || « Il s'est fait rapatrier par les soins du consul français » (Académie). || Rapatrier des prisonniers de guerre, des coloniaux. || Matelot qui est rapatrié par sa compagnie de navigation à la fin de son contrat. — Pron. (Rare). || Se rapatrier : retourner dans sa patrie.3 (Mil. XXe). Faire rentrer dans son pays d'origine (de l'argent). || Rapatrier des capitaux, des devises, des bénéfices.——————rapatrié, ée p. p. adj.2 Qu'on a fait rentrer dans son pays. || Matelot rapatrié. — N. (Surtout en parlant de prisonniers de guerre libérés, de coloniaux contraints de revenir en métropole, etc.). || Aide aux rapatriés. || Convoi de rapatriés. || Les rapatriés d'Algérie (en France). || Le problème des rapatriés. — Au sing. || Un rapatrié, une rapatriée.❖CONTR. Dépayser, déporter. — (Du v. pron.) Émigrer.DÉR. Rapatriable, rapatriage, rapatriement.
Encyclopédie Universelle. 2012.